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Estimé responsable en 2000 de 66 000 décès par an en France, le tabagisme est la première cause de mortalité évitable dans notre société. Le bénéfice de l’arrêt étant significatif, celui-ci doit être encouragé. En tant que professionnel de santé de première ligne, le pharmacien d’officine a son rôle à jouer dans le repérage des fumeurs afin d’inciter à l’arrêt, initier le sevrage et les soutenir dans les difficultés. Le conseil minimal (CM) est une méthode simple de Repérage Précoce et d’Intervention Brève, pouvant être pratiquée au comptoir. Il consiste à interroger le patient sur son statut tabagique. Le professionnel doit alors interroger le fumeur sur son envie d’arrêter et mettre à sa disposition une brochure d’aide à l’arrêt. Différentes études attestent que le CM augmente la probabilité d’arrêt.-
Notre enquête, menée en officine auprès de 318 clients, a pour objectif principal d’évaluer la réalisation du CM par le pharmacien. Nous questionnons secondairement l’attente des patients fumeurs quant au rôle du pharmacien. Les résultats montrent que comme dans la population générale, près d’un tiers de la population fréquentant les officines, fume. Cependant, seule une personne sur 10 se rappelle avoir été interrogée sur son statut tabagique. Bien que cette pratique semble facilitée par l’instauration d’une relation de proximité avec son patient, le pharmacien apparaît comme trop peu impliqué dans la lutte contre le tabagisme. Ainsi, seulement 40% des fumeurs interrogés pensent que le pharmacien peut les aider à arrêter de fumer.-
Dans le cadre de la loi HPST, la profession doit donc saisir l’opportunité et montrer son implication dans le sevrage tabagique, notamment en réalisant le CM et en proposant des consultations d’aide à l’arrêt. En attendant cette possibilité, il faut accentuer la pratique du CM. Bien que l’étude indique que 17% des fumeurs sont agacés par l’évaluation du statut tabagique, celle-ci apporterait une aide à 37% d’entre eux. C’est ainsi près d’un client sur 10 qui serait influencé vers une tentative d’arrêt. Le CM offre donc au pharmacien la possibilité de participer à l’amélioration de la santé publique en luttant contre le fléau du tabagisme.